Réflexion n°1 : jouer sur les mots, c’est important !
On n’est pas vieux, on est Vintage !
Si la mode actuelle du Vintage fait l’éloge de nos plus belles années d’enfants à travers l’univers du textile, de la déco et d’un art de vivre légèrement bohème, pour notre égo c’est une autre paire de manches, la Manche étant d’ailleurs le département 50 qui ne fait pas pour autant des Manchois des Manchots, bien que les deux se disent tout haut. Être Vintage implique avant tout l’acceptation de soi avant d’en sourire et de le revendiquer. Être Vintage, c’est peut-être Fun lorsqu’on a 30 ans, un peu moins quand on en a 50, même si l’on a plus de légitimité pour le crier.
Néanmoins, je ne sais pas pour vous, mais ressortir de vieux Tupperware, revoir un Goldorak géant et de deux tonnes sur un rond-point de la ville de Thiers, m’attabler face à un mobilier en Formica, rejouer au Master Mind avec mes enfants, manger des pâtes (oui, mais des Panzani), réécouter Scorpion ou A-ha, eh bien ça me donne envie de sourire ou d’effectuer immédiatement un Retour vers le futur. Nos parents avaient la sécurité de l’emploi (malgré les deux chocs pétroliers), les rues étaient plus sûres, nous n’avions pas d’autres addictions que les tartines de pain avec du chocolat en poudre Poulain et nous jouions dehors et tous ensemble sans être hypnotisés par des écrans. Seuls cauchemars de notre enfance : les sous-pulls, les pulls qui grattent tricotés par la grand-mère, les sandalettes en plastique et les coupes de cheveux qui semblaient vouloir autant toucher le sol comme le démontrait le groupe Europe, qu’atteindre le ciel à la façon Desireless. La génération Années 80 a eu ses heures de gloire et de privilèges, comme nos émissions pour enfants, les meilleurs dessins animés du monde, des musiques et des films cultes, des professeurs encore passionnés (et surtout respectés) et une vie bercée d’insouciance et de joie de vivre, héritages sans doute des années 60 et 70…
Nous restons les enfants d’une génération d’exception, immergés dans un monde féérique ou remplit de Super-Héros, mais qui ne nous a pas forcément armés pour affronter l’arrivée du chômage, du Sida, du terrorisme, d’un bilan environnemental désastreux ou encore de cette foutue Covid. Avoir 50 ans aujourd’hui, c’est avoir déjà vécu une moitié de vie chaotique, aussi insouciante et folle qu’inquiétante.
La mode du Vintage prendra évidemment une autre allure pour les suivants, laissant derrière eux nos belles années 80 pour faire renaître le meilleur de leurs années 2000. Nous avancerons probablement ainsi, formant des colonies de décennies nostalgiques de nos années Mercurochrome qui colorait nos genoux d’enfants chahutant en rouge. Le Vintage nous représentera tous tôt ou tard jusqu’à adhérer un jour et irrémédiablement à un groupe Facebook de type « Tu sais que tu es vieux quand… ». Pour les plus en forme d’entre nous, le sport, les soirées entre amis, le job, les enfants, voire les petits-enfants, se chargeront bien de réveiller notre âme d’adulescent. Mais soyons honnêtes, qui récupère en 24 heures d’une nuit blanche à notre âge ? Personne ! Une page se tourne et l’autre est déjà en partie écrite selon l’hygiène de vie que l’on s’est autorisée jusqu’ici. Il ne nous reste plus qu’à capitaliser sur cet acquis et pourquoi pas l’améliorer et l’embellir !
Miroir, Miroir, dis-moi que je ne suis pas comme eux : vieux !
L’étape cruciale à l’approche des 50 est de franchir avec sérénité, si ce n’est pas déjà le cas, la barrière de l’image de soi. Il faut dire qu’une batterie de thérapeutes, de coachs de vie personnelle ou professionnelle, les médias, les salles de fitness et la société toute entière nous mettent une sacrée pression pour rester actif et à la page. En règle générale, on a tous une image de nous surévaluée par rapport à la réalité, un égo qu’on ne saura, je crois, jamais contrôler. Pour vous en convaincre, inscrivez-vous sur un site de rencontres et cela vous sautera aux yeux. Vous aurez le même âge que les personnes qui se présenteront à vous. Vous aurez vécu les mêmes choses au même moment, et pourtant, vous ne vous reconnaîtrez pas en elles ou en eux, eux paraissant vieux bien sûr, mais pas vous.
Les rides, les cheveux blancs, le bide pour monsieur, la poitrine qui s’affaisse pour madame si les fesses n’empruntent pas le même chemin, sans oublier les lunettes progressives qui pointent leur nez sur le nôtre, les siestes qui deviennent incontournables pour récupérer d’une petite soirée arrosée, la tisane du soir, les pauses-pipi nocturnes pour certains et tant d’autres faiblesses de l’âge nous chuchotent pourtant clairement que nous nous rapprochons des 50 dangereusement. À cet instant précis, ne surtout pas nier l’évidence, mais l’accepter. Voilà notre salut pour rester dignes et continuer notre route au mieux en tentant de ne pas ressembler demain à une vieille Quinqua’llerie ambulante des années 70 qui traine ses casseroles et déambule dans un monde qui ne lui convient pas.
On peut fort heureusement très bien vivre notre cinquantaine à condition d’avoir conservé un état d’esprit plus jeune et autant que possible une certaine forme physique. Ah, l’état d’esprit, notre sauveur ! C’est lui qui nous valorise, nous rassure et nous permet de faire un croche-pied au temps qui tente de nous embobiner dans sa spirale infernale.
Nous voilà donc Quinquas, plus ou moins assumés et encore endeuillés par une jeunesse qui nous a quittés. Pire encore, dans 10 ou 20 ans, les Quinquas deviendront pour nous des p’tits jeunes, c’est effrayant non ? Ils travailleront encore, seront sur Meetic, chefs d’entreprise et certains courront même les 10 km en moins de 40 minutes avec insolence. Comme quoi, l’idée de l’âge est un jugement qui évolue au fil du temps. Je me souviens parfaitement de la fois où un effronté d’adolescent m’a appelé « Monsieur ». Quel choc ! Le premier qui me laisse sa place assise dans le bus, je vous préviens de suite, ça se passera mal pour lui !
Notre sphère amicale influe également sur notre image et sur celle que l’on a de nous. Ne fréquenter que des gens de notre âge ou plus vieux n’est pas idéalement une bonne chose. Pour rester dans le coup, on doit aussi côtoyer des plus jeunes le plus régulièrement possible.
Heureusement, la plupart des Quinquas sont papa ou maman et sont bien obligés de rester actif et dans le Mouv’, mais cela ne suffit pas. Pour rencontrer des plus jeunes autres que nos enfants, direction le bureau, les clubs de sport, les associations pour partager des passions communes et ne les oublions pas, les réseaux sociaux, quand bien même la relation se limite au virtuel. Les réseaux sociaux, voilà une autre opportunité pour nous de rester connectés avec la jeunesse.
Les grands-parents le savent bien, eux qui ont su s’y coller pour rester connectés avec leurs enfants et petits-enfants. Un bel exemple d’adaptation et de volonté d’ancrage dans le temps présent, témoins quasi quotidiens de leur actualité, de leurs centres d’intérêt et de leurs angoisses. Rester en contact avec eux est sans doute pour moi le meilleur remède contre la vieillesse.
Tant qu’on restera dans le bouillonnement de la vie en utilisant les mêmes outils de communication qu’eux, alors nous évoluerons à leur côté. La communication, toujours au cœur des problèmes et des solutions, facilitera cette cohabitation intergénérationnelle. Communiquer est clairement un levier qui rentre dans l’art du Well Aging, cette approche existentielle intimement liée à l’image sociale que l’on a de la personne et aussi au modèle sociétal dans lequel on vit.
Ainsi, dans les sociétés occidentales centrées sur l’individualisme, l’indépendance et l’autosuffisance de l’individu, le bien vieillir exige le maintien de l’autonomie fonctionnelle et cognitive. Dans d’autres sociétés plus relationnelles, comme en Afrique subsaharienne, la personne âgée fait partie intégrante du groupe et détient un rôle social fondamental, indépendamment de sa forme physique. L’Inde et la chine ont également leur propre définition du bien vieillir, l’un tourné vers la spiritualité, l’autre sur un contact permanent avec ses proches. Le Well Aging revient finalement à rester connecté aux autres en ayant un rôle bien défini.
Mais une fois connecté et utile à une société, il faut nécessairement maintenir une forme physique et intellectuelle optimale. C’est ici qu’intervient le Wellness, l’art d’harmoniser son corps et son esprit et de savoir s’accorder des instants de bien-être profonds, réparateurs et stimulants pour l’éveil corporel et intellectuel. Au XIXe siècle, le gymnaste français et précurseur Hyppolite Triat avait baptisé « Temples de la régénération humaine » des établissements à vocation de bien-être, ce que l’on retrouve aujourd’hui sous forme de salles de Fitness, déclinés pour l’esprit en cabinets de soins esthétiques, en séances de thérapie auprès d’une énergéticienne ou par l’intermédiaire d’un professeur de Yoga.
Être jeune ou vieux relève donc de bien d’autres paramètres que celui de l’âge. Concrètement, on peut rester jeune si le corps et l’esprit le restent dans une parfaite harmonie, même s’il me plairait de croire aussi en un esprit pétillant dans un corps qui l’est moins. La dure loi occidentale ne nous épargne pas et nous laisse guère le choix : on doit être performant sur toute la ligne pour continuer d’exister et d’être considéré.
Mais alors, on peut aussi tricher sur son âge avec de la poudre de perlimpinpin ? Un coupé-sport, une coupe de cheveux tendance, une barbe bien entretenue pour les hommes, une couleur pour les femmes, quelques pinceaux et cosmétiques bien adaptés, une montre connectée et tout un dress-code à la mode et décontracté et Hop, on parait 10 ans de moins. Nous voilà en plein éloge du Well Aging et du Wellness, saupoudré en plus d’un peu de magie pour parfaire l’arnaque. Après tout, si cela peut nous rendre plus heureux, sereins et sociables avec les autres et nous-même, n’y voyons là aucun mal, bien au contraire.
L’essentiel est de conserver une bonne estime de soi, une bonne santé et d’être si possible épanoui professionnellement, sentimentalement et socialement. Avec ce Package, ce serait le Graal même à 50 ans, ce qui arrive à bon nombre de Quinquas fort heureusement. Pour conclure et être insistant : oui, on devient vieux le jour où l’on décide d’arrêter d’être jeune !
S’entretenir pour exister !
À moins de vouloir sombrer volontairement dans les méandres de l’âge et succomber à la voix de la résignation, la meilleure solution pour nous reste l’adoption d’un art de vie adapté à nos objectifs. Un nouveau challenge à relever pour rester dans la course et continuer d’être considéré dans cet univers impitoyable. Chacun peut mettre le curseur où il le souhaite, mais il est évident que Quinqua ne doit en aucun cas rimer avec cata ! Profitons de la vie, mais avec modération. Gueuletonnons aujourd’hui, mais faisons du sport demain. À l’opposé, restons actifs, mais apprenons aussi à reposer notre corps.
Tout doit désormais être optimisé, géré et anticipé, comme nos bilans-santé puisque de toute façon, arrivés à 50 ans, des tests sont souvent préconisés et nous contraignent à faire face à nos plus grandes peurs : cancer, prostate, diabète, ostéoporose, capacité respiratoire et cardiaque, calvitie, ménopause / andropause, presbytie et Tutti Quanti. À 50 ans, on aurait statistiquement une quinzaine d’amis sur lesquels on peut vraiment compter.
Passé soixante-dix ans, ce chiffre chute à dix pour finalement s’effondrer à cinq seulement après quatre-vingts ans. On doit donc rester vigilants et prendre soin de notre sphère amicale bien plus qu’auparavant. Nous, les Quinquas, nous sommes par ailleurs pris dans un étau générationnel, coincés entre les enfants (voire petits-enfants déjà), qu’il faut continuer d’épauler et de l’autre côté, devenir doucement des accompagnants de nos propres parents. Les sondages annoncent un bonheur relativement parfait entre 60 et 65 ans, donc haut les cœurs chers frères et sœurs 🙂
Mon trépied de vie : « Amour, Travail, Santé »
J’ai toujours situé mon point d’équilibre par rapport à ce triangle de vie, convaincu que si les trois sont comblés, alors c’est le paradis. Bien conscient aussi qu’en avoir deux sur trois, nous permet de nous en sortir, mais qu’un seul ne suffit pas. Une vision de la vie assez simpliste je le reconnais, car bien d’autres facteurs conditionnent notre présent et déterminent notre avenir.
Citons la « Famille nucléaire », comme on dit scientifiquement, à savoir notre père, notre mère, nos frères et sœurs. Une bonne entente et communication avec eux contribuent forcément à maintenir nos fondations solides. Nos expériences vécues peuvent également venir renforcer ou fragiliser notre armure pour affronter notre seconde moitié de vie, d’où l’importance cruciale de s’alléger de tous ressentiments persistants ou de douleurs physiques négligées depuis quelques années.
Ne plus jamais faire l’autruche si tel était le cas auparavant et faire face. Il faut idéalement être à l’aise avec son passé pour être armés et accueillir de nouveaux bonheurs et malheurs, au mieux. Enfin, si l’on vit en harmonie avec soi et les autres, alors la cinquantaine n’est plus à craindre, mais à célébrer !
Ce n’est un secret pour personne : rares sont les couples qui ont résisté au temps quand on arrive à 50 ans et si tel est le cas pour vous, toutes mes félicitations. Pour les autres, il faut rebondir comme un kangourou en rangeant vos désillusions dans votre poche pour avancer plus léger et en paix. Avant toute chose, il faudra reprendre confiance en vous, réapprendre à vous aimer, puis un jour vous remettre sur le marché comme un produit de seconde main qui a besoin d’un coup de pouce. On doit alors se rappeler comment on fait pour séduire : comme si c’était évident !
Le monde du travail étant ce qu’il est, c’est-à-dire incertain pour tous, les Quinquas doivent en plus parfois faire face à de grosses remises en question, déjà bien angoissés par le spectre d’une retraite bien maigre qui se dessine lentement. Certains cumulent ces tempêtes et déstabilisent l’équilibre du trépied de vie. On se relève vite à vingt ans, c’est moins évident à 50. Mais heureusement, notre expérience nous a rendu apte à anticiper et à gérer ce genre d’aléas pour faire de nous des kangourous plus avisés et pleins d’élan.
On peut aussi, Dieu merci, être bouleversé par des choses positives : la réussite de nos enfants, la satisfaction d’une carrière qui se déroule comme sur des roulettes, un bilan santé sans ombre, un patrimoine modeste, voire important pour certains, mais quoiqu’il en soit suffisant. Si 50 est indéniablement l’âge de la récolte, soyez assuré que l’on peut toujours semer, créer, entreprendre et réinventer, car nos forces objectives se cachent justement derrière nos faiblesses subjectives. Si nous sommes à la fin d’une moitié, n’oublions pas qu’une autre nous attend, pas 100% active évidemment, mais toute aussi enthousiasmante. L’essentiel n’est pas de vivre avec l’idée d’un compte-à-rebours au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès, mais plutôt celle d’un chrono voué à nous maintenir sous pression (mais la bonne), agiles et productifs.
Le temps ne doit pas être redouté, car retenez les principes de la Slow Life : vivre chaque instant à un rythme plus lent pour en profiter plus longtemps et agir plus efficacement. Si on rallonge les secondes, les minutes et les heures, alors mathématiquement, on repousse l’échéance, non ?
Ne dit-on pas par ailleurs, et c’est vrai, que les meilleurs moments passent trop vite ? Mais alors, si on devient épicurien et hédoniste en vieillissant, l’horloge s’affolera, les jours défileront plus vite et il nous sera difficile de détourner l’incontournable qui viendra à vive allure frapper à la porte de notre conscience. Cette notion du temps est de toute évidence complexe, subtile et doit justement se vivre autrement que dans la précipitation.
Un peu à l’image de ceux qui mangent trop vite, les pressés ne profitent pas de toutes les saveurs, ne prennent pas le temps de contempler ce qu’ils ont sous leurs yeux, s’infligent une digestion brutale et nuisible pour leur organisme et ressentent bien souvent une envie subite de dormir immédiatement après, épuisés d’avoir infligé autant d’injustices à leur corps qui se rebelle comme il peut. Le franchissement des 50 peut être justement l’opportunité d’adhérer à ce nouveau concept de vie lente qui s’offre à nous comme un cadeau inattendu. La forme physique restera je crois le reflet le plus objectif de l’image que l’on a de nous, si ce n’est à nos yeux, ce sera aux yeux des autres.
Difficile de tricher en effet quand les années se sont installées sur notre corps et notre visage. Mais l’énergie qui reste en nous peut toujours faire pétiller cet être qui résonne à l’intérieur et qui ne demande qu’à bondir pour croquer la vie à pleines dents, enfin… tant qu’on en a et que ce sont bien les nôtres 🙂
Emportée par la vague du « Manger, bouger » de 2001 selon le Plan National Nutrition Santé, notre génération a pris conscience de la place d’une activité physique dans notre vie. Les salles de sport ont poussé comme des champignons un peu partout et le célèbre « TouTouYouTou » de Gym Tonic, animé par Véronique et Davina, est revenu en force avec des coachs plus que jamais inventifs : BodySculpt, BodyPump, RPM, BobyCombat, Pilates, Zumba et autre CrossForm font désormais partis de nos agendas au même titre qu’avant on avait Footing ou Tennis.
Le Footing, parlons-en, le sport désigné comme étant le plus ingrat de tous et gentiment moqué par le talentueux Coluche. Il est soudainement devenu tendance, aussi bien chez les hommes que chez les femmes qui tendent même aujourd’hui à nous surpasser. Faire du sport, depuis ce réveil collectif, c’est Fun à vingt ans, comme à soixante ans. C’est un fait, entre trente-cinq et soixante-cinq ans notre potentiel musculaire ne bouge pas, à condition bien sûr de l’entretenir toujours un peu. Il suffit alors de le réveiller en douceur s’il a été endormi quelques années pour retrouver une forme et une énergie perdue. La pratique régulière d’activités physiques après cinquante-cinq ans, en plus de renforcer notre organisme et de ralentir notre vieillissement, nous invite à conserver ou à créer un tissu social, notamment avec des plus jeunes que nous. C’est un autre avantage des clubs de sport.