Tout le monde connait Bouzigues pour ses huîtres au goût inimitable avec une pointe de noisette, sa coquille marbrée et dentelée, sa fraîcheur iodée et sa chair généreuse. On la déguste crue ou cuite, en marinière ou en brasucade et les plus grosses, on les farcit façon Sétoise. Pour découvrir tous les secrets et l’histoire de la conchyliculture de la lagune, faites aussi une halte au Musée de l’étang de Thau !
L’huître de Bouzigues, mais pas que…
Si l’huître de Bouzigues est connue dans le monde entier pour être un grand cru dans sa catégorie, Bouzigues possède un autre trésor qui ne se mange pas, mais reste un délice pour les yeux : sa farandole de mas conchylicoles qui ont quasiment les pieds dans l’eau, face à la lagune de Thau. Voilà une balade insolite qui ne manquera pas de surprendre les touristes qui viennent ici pour la première fois. C’est en suivant un sentier au bord de l’étang, dénommé communément « le chemin des parcs », que vous découvrirez un univers surnaturel baigné entre ciel et mer et curieusement décoré par des bateaux suspendus.

Les bâteaux suspendus
Ces embarcations, appelées « barges », sont celles des ostréiculteurs. Reconnaissables parmi mille, elles possèdent un large pont en aluminium qui facilite la manutention des poches d’huîtres de Bouzigues. Elles bénéficient par ailleurs d’un faible tirant d’eau. Telles des marionnettes suspendues par des fils, les barges stationnent en l’air en attendant de s’évader sur l’étang tout en colorant le paysage d’une atmosphère insolite. Sur ce tapis aquatique aux multiples reflets, les tables s’illuminent au loin d’un ton doré, tandis que sur le chemin des parcs, les passerelles des producteurs s’avancent sur l’eau avec plus ou moins d’équilibre et d’aisance, perchées sur des poteaux parfois douteux et des rails qui déraillent ici et là.

Des Spots insolites pour se balader et déguster des fruits de mer
La promenade sera aussi accompagnée d’une odeur d’huître assez tenace, mais cela fait partie de l’expérience immersive et ajoute son lot d’authenticité. Certains mas déplient leur terrasse près des pontons et d’autres, plus organisés, ont construit de véritables salles à manger sur pilotis, digne d’un Robinson Crusoé, mais confortables et exotiques à souhaits avec en toile de fond, Sète et le Mont Saint-Clair, rien que ça ! Bouzigues ne se résume donc pas qu’à ses huîtres, mais aussi à ses mas conchylicoles (élevage d’huîtres, de moules, de palourdes et de coques) qui sont la promesse d’une sortie pas comme les autres et qui feront de vous les témoins d’une armée d’OVNI à fond plat suspendus ici, comme le temps…
Le saviez-vous ?
Vous l’ignorez peut-être, mais la conchyliculture s’est invitée sur l’étang de Thau au début du XXe siècle et constitue une part importante de la production française qui fait vivre près de 450 exploitations. L’absence de marée en Méditerranée a imposé des techniques spécifiques basées sur l’élevage en suspension réalisé grâce à des « tables » équipées de rails soutenant des traverses et des perches croisées. Florent Tarbouriech a poussé cette technique encore plus loin en inventant la marée solaire, un système qui automatise la suspension et l’immersion des huîtres à partir de panneaux solaires et d’un pilotage technologique.